His Dark Materials : The Golden Compass
Eh oui, trois jours seulement après sa sortie, le hobbit est allé visionner au cinéma le dernier film gros budget du moment. Je ne suis pas particulièrement fan de me précipiter dans une salle bondée, mais l'occasion s'est présentée, alors pourquoi pas, comme ça c'est fait... Ainsi, bien calée dans un siège deux fois trop grand pour moi, j'ai pu voir la Boussole Dorée de Chris Weitz, qui n'est rien de moins que l'adaptation sur grand écran du premier tome de la célèbre trilogie de Philipp Pullman : A la Croisée des Mondes.
Petit détail au sujet du titre choisi : le titre original de la trilogie est His Dark Materials, et celui du premier tome, Northern Lights, comme si l'on voulait concentrer l'attention du lecteur sur ce phénomène étrange et central que sont les "lumières du nord". En français, le titre choisi a été les Royaumes du Nord, ce qui tend plus à faire référence au voyage de l'héroïne. Enfin, pour le film, c'est l'aléthiomètre qui a été mis en avant dans le titre, d'où le nom de 'boussole dorée', que je n'aime pas trop, mais bon pourquoi pas...
Très bref récapitulatif : l'histoire se passe dans un monde parallèle au nôtre. Qui dit monde parallèle dit évolution différente... Le détail le plus frappant est sans aucun doute l'existence des daemons, sortes de réceptacles de l'âme qui prennent une forme animale et peuvent communiquer avec l'humain auquel ils sont liés. On ne peut imaginer un humain sans son daemon, ce serait à la fois absurde et horrible. Faire du mal au daemon de quelqu'un revient à faire soufrrir cette personne, et vice-versa. Mais attention : il est extrêmement gênant et 'impoli' de toucher le daemon de quelqu'un, c'est quelque chose qui ne se fait pas.
L'autre évolution parallèle notable concerne la technologie de ce monde. Point d'ordinateur ou de voitures, rien de tout cela n'a été inventé, et les inventions rappellent plutôt les zeppelin et les machines à vapeur. D'autres éléments plus 'magiques' font partie intégrante de ce monde, notamment des sorcières qui volent et ne meurent pas de froid et une société d'ours blancs en armures.
L'histoire est centrée sur une petite héroïne : Lyra, 12 ans, orpheline et recevant son éducation du Jordan College. En la suivant, on découvre peu à peu que le monde où elle vit est régi par l'équivalent d'une Eglise : le Magisterium, qui est conflit perpétuel avec les érudits de l'époque... Or, il s'avère que les érudits en question sont sur le point de faire une découverte extraordinairement importante mais aussi extraordinairement dangereuse du point de vue du Magisterium. Au centre de ces spéculations se trouve le sujet tabou de la 'Poussière', que le gouvernement semble redouter plus que tout. Des bouleversements importants se préparent, et ces évènements s'organiseraient autour d'une certaine petite fille blonde - du moins d'après la 'prophétie des sorcières'.
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Ceci n'est que le début d'une aventure fabuleuse et unique en son genre. J'ai pris énormément de plaisir à lire la trilogie de Pullman, aussi j'ai été d'abord enthousiasmée puis dégoûtée d'apprendre qu'un film se préparait. Je suis allée voir le film en sachant à peu près à quoi je devais m'attendre, et c'était à peu près ce que j'avais prévu, à savoir un copier-coller du scénario du bouquin, un casting hors-de-prix, des décors impressionnants mais tout cela sans la 'magie' qui se dégageait de la lecture. Tous les éléments importants du livre sont bien là, mais compacter toute l'histoire en deux heures était bien évidemment impossible, ou alors seulement par quelqu'un d'astucieux. Du coup, comme quasiment à chaque fois que je vais voir une adaptation de roman au cinéma, toutes les scènes semblent trop courtes, superficielles. On dirait que, pour compenser, le réalisateur a essayé de rester le plus fidèle possible à ce que dit le livre, cela en engageant des stars et en faisant créer des décors somptueux. Mais malgré le jeu des acteurs, il y a comme un gros vide : toute la beauté et la poésie de livre sont réduites à néant, le résultat est plutôt terne et sans vie.
Bon... Tout ça n'est que mon avis personnel, bien sûr. J'ai quand même été contente de voir s'animer Serafina Pekkala et Lee Scoresby sous mes yeux, même si la panthère des neiges de Lord Asriel ressemble davantage à un lynx du point de vue de sa taille et que Pantalaimon a une voix de toon. De plus, ça m'a donné envie de relire le deuxième tome (la Tour des Anges), car j'ai réalisé que je ne me souvenais plus de grand-chose...