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11 septembre 2010

Divers et avariés

Mardi 7 septembre 2010

(soir)

    Je suis dans ma tanière à Aix et je n'ai toujours pas le web. J'envisage très sérieusement de prendre un abonnement au Cyber Café du coin de ma rue. Pas d'internet chez moi : ce serait vraiment pratique, mais l'installation ne serait pas simple ici, et l'abonnement est plutôt cher. De plus, je pense que ce ne sera pas un mal si je ne me connecte que quelques instants par semaine, au lieu de longues heures depuis ma chambre... Le temps défile trop vite lorsque je suis sur la toile. J'en perds la notion et il arrive même que je me transforme en larve, laissant de côté toutes les tâches plus pénibles (c'est-à-dire : toutes) auxquelles j'aurais dû m'atteler...

    Donc, bref, pas d'internet pour le moment, et toujours les billets décalés. Pas d'abonnement au cyber avant ma première paye, c'est-à-dire en octobre. Et je laisse tomber le Q-ick : la connexion est naze, avec ma batterie pourrave je ne reste pas plus d'une heure, et en plus ça me fait prendre une conso à chaque fois (chère et pleine de produits toupabons).

    Je suis dans ma tanière à Aix et je suis seule. Cette année, je ne vais pas pouvoir redescendre une à deux fois par semaine, voire carrément un bout de mois, comme c'était le cas les années précédentes. J'ai passé une grande partie de mon été dans ces 24m², fuyant de mon mieux la présence insupportable de mes parents. Et j'y suis mieux que jamais. Parmi mes « nombreuses maisons », c'est l'endroit où je me sens le plus chez moi. Même si je ne suis que locataire, que je dépends encore financièrement de mes parents, que je n'ai pas les sous pour le décorer / l'aménager comme je veux, etc. C'est mon lit, mon coussin licorne, mon Münchausen, mes bouquins, mon ordi, mon grille-pain, mon bordel. C'est mon refuge et mon pied-à-terre, où il ne suffit que d'un pas (bon, ok, plutôt deux) pour aller flâner à l'ombre des platanes et des Atlantes, saluer les églises et rendre visite aux musées. Quelques pas de plus pour se rendre à l'université. Depuis que je suis installée ici, cette ville a toujours été pour moi l'endroit où tout était possible. A la différence de l'autre, où je me sens cloîtrée, emprisonnée, résolue à un destin inéluctable, cet endroit a su m'inspirer des rêves, des espoirs. Lorsque je n'allais pas bien, il suffisait parfois que je me rende ici pour que, même sans le sou, je retrouve le sourire, et un semblant de force vitale.

    Demain, j'apporterai à mon nouvel employeur le dossier de mon CDD. C'est très important. Cette fois-ci, je ne travaillerai plus 12 mais 20 heures par semaine. J'espère que ça marchera. J'espère que je m'habituerai aux odeurs de friture et à la caisse enregistreuse. J'espère être à la hauteur. Je commence à travailler lundi.

    Si ça marche, si début octobre je suis toujours dans le coup, alors je sais dans quoi je vais investir. J'aurais aimé avoir enfin un four, pour cuisiner mes immondes muffins même ici, mais j'ai un autre projet d'abord, beaucoup plus palpitant. J'en reparlerai ici si ça a marché.

    En attendant, il me reste trois jours de distribution de flyers. Je n'aime pas trop cette mission. Elle consiste à se promener dans toute la ville avec... 15 kg de papier sur soi... C'est très lourd, et ça ne rentrait même pas dans mon sac à dos... Je suis donc contrainte de me balader avec mon caddie de mémé. Merci, fidèle caddie, sans toi je ne sais pas ce que je ferais... Je n'aime pas non plus revoir des collégiens et des lycéens (surtout des lycéens). Surtout pour leur refiler un papier parlant d'une agence que je n'apprécie pas. Par contre, j'aime bien aller ensuite en ville et faire des dépôts. J'en profite pour entrer dans les cafés, les boulangeries et les confiseries que je ne connais pas.

    J'aimais presque distribuer les journaux gratuits, la première semaine. Il faut dire que j'étais à un chouette endroit, avec beaucoup de passages, et 99% de gens polis et aimables. Je voyais des centaines et des centaines de têtes par jour. Des personnes toutes rabougries et d'autres très belles, des cheveux de toutes les longueurs (jusqu'aux genoux), des statures de toutes les tailles. J'ai revu deux « camarades » qui ont changé de chemin il y a quelques années. Ils ne m'ont pas reconnue (la casquette ?). L'une paraît plus âgée de dix ans. L'autre est devenu gros.

    J'ai été assez étonnée de constater que je pouvais « supporter » certaines choses. Et que j'étais capable de rester dynamique et souriante plusieurs heures d'affilée. Par contre, ce qui m'angoisse, c'est d'être toujours aussi facilement fatiguée.

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ma sale tête avec ze casquette... lol

    Voilà. Je ne sais toujours pas où je vais, ni quoi faire de ma vie, mais je fais de mon mieux pour ne pas rester inactive. Avoir l'impression d'accomplir quelque chose. D'acquérir de l'expérience. De ne pas laisser de blanc sur le CV. Et il faut bien manger. Mes parents ne vont plus être obligés de m'aider autant, voire presque plus, et ça, ça me rend vraiment heureuse.

    A part tout ça... Je continue à beaucoup "penser". Je n'ai en général pas accès à mon ordi lorsque les pensées affluent. Et je n'ai pas le courage de les mettre par écrit le soir. Elles restent donc en suspens, éternellement, continuellement, jusqu'à ce qu'elles s'affadissent d'elles-mêmes. J'en fais parfois part à mon petit ami, mais les plus secrètes, les plus profondes, les plus enfouies, celles qui me tiraillaient déjà lorsque j'étais toute jeune, celles-là je n'en parle pas. Pourtant, ce sont elles qui me maintiennent en cet instant-même à l'état de corps vivant vaguement animé. Ce sont aussi elles qui me détruisent et me rongent, certains jours. Il y a eu un soir, dernièrement, où je n'ai pas pensé pouvoir m'en remettre. Aujourd'hui, je peux en parler comme de ma dernière tasse de thé (même si les meurtrissures sont encore là, quelque part), mais c'est peut-être parce que je sais que trop y repenser me ferait le plus grand mal.

    J'en parlerai peut-être un de ces jours ici. Je ne sais pas.

    Pour terminer... La semaine dernière, pour profiter de mes après-midi libres (vu que les distributions se faisaient le matin), je suis allée à plusieurs concerts du festival « Musique dans la rue ». La formule n'est pas exactement la même qu' « Aix en Musique », puisque les concerts sont plus courts (30 minutes) et s'enchaînent presque. J'ai entendu un trio exclusivement féminin, un quintette de cuivres dont je connaissais l'un des trompettistes, quelques morceaux brillamment exécutés au piano. Lizt, Debussy, Ligeti, Beethoven, Duke Ellington, Prokoviev, etc... Les places étaient parfois très limitées et il valait mieux venir avec trente minutes d'avance. La musique de chambre n'est pas vraiment faite pour le grand air, mais ce fut tout de même des moments très agréables. Ces concerts gratuits et en pleine ville sont un vrai bonheur (si tant est qu'on aime la musique, évidemment). Je regrette d'avoir (encore) loupé les Festes d'Orphée et leur hommage à Campra, j'espère pouvoir me rattraper prochainement, puisque la saison va bientôt commencer.

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Trio George Sand. Mardi 31 août, Cour de l'Hôtel Maynier d'Oppède.

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Quintette Mistral. Mercredi 1er septembre, Place de l'Hôtel de Ville.

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Mercredi 1er septembre, Cour de l'Hôtel de Ville, avant le concert de Selim Mazari

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Selim Mazari. Mercredi 1er septembre, Cour de l'Hôtel Maynier d'Oppède.

    Sur ce... Je vais doooormir... Car demain, je dois être debout à 6h...

 

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