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Llewella's home
3 mai 2010

Le retour des Violettes Noires

    Ô combien nous avons été chanceux, Aixois, Marseillais, et autres sudistes, en ce mois d'avril 2010 <3 Car, en dépit des cendres volcaniques, des grèves des trains et autres péripéties, les Kokusyoku Sumire sont venues jouer non seulement à Aix-en-Provence, mais aussi à Marseille, le lendemain-même. Une chance, quand on sait que trois de leurs dates européennes venaient d'être annulées. Une chance que je n'ai pas hésité à saisir.

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Pachamama, Aix-en-Provence, lundi 26 avril

    Une fois n'est pas coutume, Yuka et Sachi sont revenues jouer et chanter et Pachamama, restaurant bolivien qui possède une petite salle en sous-sol. En tant que groupie, j'étais devant les portes dès 19h, Anansi Boys à la main, surveillant de temps en temps le ciel qui menaçait de crever.
    J'avais passé trois jours à "spammer" Faithbouc car j'espérais que plusieurs personnes de ma connaissance viendraient. Plus tard, la plupart m'ont dit avoir oublié... Alors que je leur avais même distribué les flyers et tout... Tant pis pour eux, ils ne savent pas ce qu'ils ont loupé ^^
    Nous (nous = M., Yun et moi) avons pris place sur les banquettes latérales, et nous nous sommes retrouvés entre trois Japonais qui, je l'ai appris plus tard, étaient en fait des fans de Tokyo qui suivaient les KS dans toute leur tournée o_o Maintenant, je sais qu'il y a des morceaux spécifiques où il faut taper dans ses mains, voire même lever le poing... c'était très rigolo à voir, de nos yeux de néophytes ^^;
    La salle du Pachamama était bien pleine. C'est une salle vraiment très très petite : une cinquantaine de places, dont 10-15 seulement réparties sur les banquettes latérales, le reste au centre (par terre ou sur des chaises). Le plafond, voûté, est plutôt bas (si bien que j'ai cru parfois que l'archet de Sachi allait finir par le toucher ^^) et il n'y a pas de coulisse, si bien que les artistes doivent traverser le public pour arriver sur scène. Nous sommes au final très proches des artistes, ce qui crée une atmosphère intimiste qui n'est pas pour me déplaire, et le son n'a pas besoin d'être beaucoup amplifié (et là, ce sont mes oreilles qui apprécient !).

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    Le spectacle était tout simplement magique. Je l'ai trouvé plus merveilleux encore que l'année dernière. Yuka et Sachi m'ont paru encore plus à l'aise, plus "en forme" qu'en 2009. Impression qui a été confirmée le lendemain lors de l'interview de Neko Miam, où elles avouent avoir eu plus confiance car connaissant la salle, en partie le public, etc.

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    Comble du bonheur : le duo nous a joué quelques morceaux de leur prochain album, Alice in the Underground, et franchement ça décoiffe :) J'ai particulièrement aimé la "reprise" de la Petite Musique de Nuit sauce Kokusyoku Sumire, et, pour reprendre une expression de François : ça vaut son pesant de macarons !

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    J'ai cru que le temps s'était envolé. Entre sirènes et petits chaperons rouges, Bizet et Mozart, clair de Lune et lapins blancs, je n'ai commencé à redescendre sur Terre que lorsque le duo a effectué sa chorégraphie de fin, sur les demoiselles de Rochefort ^^
    C'était le moment de remonter l'escalier du Pachamama, et de venir gratter quelques dédicaces et/ou photos. J'en ai moi-même profité, car j'avais amené tous mes disques (même celui d'Aoi Tsuki to Akai Bara, le groupe de Sachi et son petit ami !).
    C'est avec plein d'étoiles dans les yeux que je suis repartie vers chez moi...

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l'Embobineuse, Marseille, mardi 27 avril

.    Très honnêtement, j'avais très envie d'assister au deuxième concert des Kokusyoku Sumire, mais, avec l'aide de Mappy, j'en étais arrivée à la conclusion que ça risquait d'être très compliqué, surtout avec une voiture restée chez mes parents... C'était sans compter mes talents d'incrustation, puisque j'ai fini par m'incruster dans la voiture de François le lendemain après-midi ^^
(vi vi, avec les deux musiciennes, et le tourneur de Sonore)
(j'ai d'ailleurs cru que je n'y arriverais jamais... avec ce bus incroyablement en retard et inimaginablement lent... grosse angoisse ;_; ).

    L'Embobineuse est située pas très très loin de la Belle de Mai, mais pas très très près non plus, ce qui fait que nous avons beaucoup tourné avant d'arriver à destination ! Sachi commençait à être malade... Et l'air pollué de Marseille ne devait pas vraiment la rafraîchir :/
    C'est donc plutôt soulagés que nous sommes sortis de la voiture, pour... rentrer dans une salle comme je n'en avais jamais vue. Il faut dire que l'Embobineuse est une salle plutôt punk et expérimental, mais alors je ne m'attendais vraiment pas à ça. De toutes parts débordaient (littéralement) tout un fourbis d'objets divers, quoique "divers" est sûrement trop faible pour désigner le véritable foisonnement qui régnait : machines à écrire, morceaux de poupées, peluches de toutes les tailles et de tous les états (au plafond; en lambeaux; en bocal...), jouets en tous genres, collections de costumes et déguisements de toutes les couleurs, morceaux de bois, crânes d'animaux, squelettes de serpents, grenouilles écrasées, chats séchés, machine à sérigraphier, voiture, piano, livres, plantes, objets rouillées, parapluies...
    Monstrueux. Et ce serait sans compter les illustrations, affiches, sculptures qui recouvraient les murs, s'incrustaient dans chaque recoin encore inoccupé, le tout ajoutant encore à l'effet de chaos et, très souvent, de glauquitude.

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Ci-dessus, quelques photos de ce que l'on voyait en haut

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Et là, des clichés de la salle à proprement parler

    Bizarrement, cela ne m'a pas vraiment effrayée. Sûrement parce que j'ai moi-même grandi dans un chaos similaire, moins glauque et moins étendu mais tout aussi incontrôlable et "vivant". A tel point que les plus fervents soi-disants adeptes du chaos n'ont plus jamais osé, après être entré chez moi (enfin, chez mes parents), me dire "Ooooh, ma chambre est en désordre ! Ne fais pas attention !" ^^; Les animaux séchés, par contre, et les œuvres d'art un peu affreuses, ont un peu affecté mon moral, à la longue.

    La surprise supplémentaire, c'est qu'une odeur de cuisine s'élevait du fond de l'étage. A l'Embobineuse, tout le monde mange ensemble le soir, avant d'aller représenter, même si on ne connaît pas encore les nouveaux-venus. Les gens du staff ne sont donc pas seulement sympa, ils sont aussi ET très très accueillants ET bons cuisiniers :) Alors que je m'incruste et qu'on m'amène, voilà que l'on me nourrit... Incroyable... Bon ben, hum, merci du fond du cœur :)

    J'avais apporté mon Neil Gaiman, mais au final je ne l'ai quasiment pas ouvert. J'ai suivi le groupe dans la salle de concert, pour les balances. J'ai retrouvé Nemu de Neko Miam, qui préparait son interview. Puis j'ai même suivi l'interview. Tout en prenant quelques photos de ce lieu insolite.

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L'interview ! En ligne prochainement sur NekoMiam ^^

    Je suis descendue entre 20h30 et 21h pour retrouver ma môman (qui est fan des KS elle aussi, depuis que je lui ai fait découvrir le groupe l'an dernier) et assister à la première partie : un concert de Lavi.gna, un groupe punk local. C'était, hum, ben du punk, quoi, chant + guitare / basse / batterie / saxo (l'un des musiciens avait un capuchon de condamné à mort par pendaison sur la tête, huhu), et l'impression que tout ce qui est créé est automatiquement et irrémédiablement détruit. Destruction, destruction, destruction. Une destruction violente et bordélique.

    Yuka et Sachi sont montées sur scène vers 22h30. Ayant revêtu leurs costumes de fées des étoiles, elles resplendissaient de lumière et ont su capter l'attention dès les premières secondes *-* Mais j'ai senti dans leur chant, dans leur jeu qu'elles n'étaient pas tout-à-fait à l'aise. Voire même carrément terrifiées. Le public, peut-être, le lieu, sûrement... Cela ne les a pas empêchées de nous jouer un Petit Chaperon Rouge techniquement parfait, et qui avait largement de quoi surprendre la centaine de personnes réunie.
    Puis est arrivée la habanera de Bizet. Aux premières notes, le public, reconnaissant quelque chose, a commencé à trépigner. Puis, arrivés au refrain, ils se sont mis carrément à chanter à pleins poumons, ce qui, visiblement, a rassuré nos deux Japonaises ^-^

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    Le concert s'est à peu près déroulé de la même sorte. Dès lors que les gens reconnaissaient un air, ils le chantonnaient (voire le braillaient, au choix), ou si un rythme leur plaisait, ils tapaient des mains et de pieds en cadence. C'était donc une ambiance et une expérience qui n'avait pratiquement rien à voir avec le Pachamama, la veille. Ce n'était absolument pas le genre de concert auquel ils devaient avoir avoir l'habitude d'assister, mais l'originalité et le talent du duo semblait les toucher directement.
    Comme points négatifs, je citerais les gens qui parlent pendant le concert (le son était fort, mais bon, par respect de la performance, c'est quelque chose que j'apprécie toujours moyennement) ainsi que... le fait que la salle soit fumeur. Ce n'est pas la première fois que, depuis la loi anti-tabac, je tombe sur une salle de ce type, et j'avoue que quand on est non-fumeur et, qui plus est, asthmatique, c'est vraiment très très pénible. J'en avais encore mal à la tête le lendemain...

    Le concert s'est terminé en beauté. Yuka et Sachi sont ensuite venues poser pour les photos et faire des dédicaces. Nous sommes restés une bonne heure, avant de nous en repartir gaiement...

    Je garde un souvenir ébahi de ces deux soirées / journées. Pour moi, c'était encore plus énorme que la Japan Expo. Cela m'a donné des ondes positives pour des semaines ! En attendant le nouvel album, donc, d'ici une vingtaine de jours...

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Commentaires
L
Oui c'était vraiment extraordinaire =)<br /> Les animaux séchés, c'était seulement à l'étage en fait. Dans la salle, les seuls animaux mourrus étaient sous forme de crânes. <br /> Le problème des grenouilles, c'est que Sachi en est phobique, donc écrasées en plus, hum ^^'<br /> Pour Neil Gaiman, à ce moment-là je lisais Anansi Boys, et maintenant je lis Choses Fragiles (le blog-it express est à jour, d'ailleurs ^^).
E
Quelle expérience extraordinaire que de pouvoir être proche de personnes que l'on admire tant!!<br /> On aimerait que ça n'ait pas de fin!!<br /> Je suis contente que tu aies pu vivre ça!! =))<br /> <br /> (la salle ne donne vraiment pas envie.. les animaux séchés, c'est horrible... grenouilles ça va, mais chats!! :x)<br /> <br /> Quel Neil Gaiman lis-tu?.. ^^<br /> <br /> Des bisous :))
L
Mais de rien :)<br /> <br /> C'est vrai que ce sont des personnes très accessibles, très proches du public et apparemment très sensibles à la communication qui s'opère entre elle et celui-ci. Je n'ai pas vraiment pu parler avec elles, juste échangé quelques mots de temps en temps. Je ne parle pas japonais et en plus je suis très trèèès timide >< François me traduisait aussi des trucs parfois. <br /> <br /> C'est un peu frustrant, mais heureusement il reste d'autres manières de communiquer, comme les sourires, et la musique ^^ D'ailleurs, comme je n'avais pas les mots suffisants pour les remercier, à la fin de leur second concert je leur ai offert un tout petit cadeau à chacune : une boîte à musique ^^
M
Merci pour ces revues, ce qui frappe à chaque fois j'en lis est que les Kokusyoku Sumire donnent vraiment l'impression d'être des personnes accessibles ! Tu as eu l'occasion de leur parler un peu malgré la barrière de la langue ?
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