Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Llewella's home
28 décembre 2010

Do you like Noël ?

    Cette année, Noël est parti à peu près aussi vite qu'il était arrivé. D'habitude, je m'efforce quand même un minimum de "m'accorder" avec l'ambiance de décembre : je sors mon petit sapin kitsch, mes quelques décorations, je plante même du blé à la Saint-Barbe, je commence à réfléchir à ce que je pourrais bien offrir et j'attends avec un vif intérêt les quelques repas de "famille" qui viendront scander la période noëllesque.

    Pas cette année. La fatigue morale, le manque de temps y ont largement contribué. A quoi bon décorer (et même ranger) une chambre dans laquelle on ne se pose que pour la nuit, et qui n'accueille jamais personne d'autre ? Pourquoi se fatiguer à aller acheter du blé et le disposer dans une coupelle avec un peu de coton quand on arrive épuisé chaque soir, avec pour seule envie l'oubli total de la journée écoulée ?
    C'est presque par surprise que le semestre s'est terminé. Pas même le temps de souffler, et j'étais devant la table du HLM de ma grand-mère, avec les quelques oncles qui avaient pu se déplacer cette année. Je n'ai même pas eu l'occasion de placer les cadeaux avec mes parents. J'étais épuisée ce soir-là, et mon copain me saoulait pour qu'on rentre vite.
    Quelque part, cela a du bon, car la conséquence de ça c'est que je n'ai presque pas ressenti l'angoisse "pré-ouverture de cadeaux". Certaines années, la déception (celle de réaliser que la plus grande partie de ma famille me connaît très mal, ou alors se sent forcée d'acheter des "cadeaux" et ramène du coup un peu n'importe quoi) a réussi à me faire pleurer. Cette année (peut-être aussi parce que j'avais déjà un lot suffisant d'idées noires), je n'ai été ni surprise, ni déçue. Je ne m'attendais à rien de spécial. J'ai donc été d'autant plus heureuse en découvrant ce que mon petit frère m'avait offert.

    C'est un peu triste. Je crois qu'à l'origine, Noël était (et cherche toujours à être) un "ciment", "religieux" (ou au moins : rituel) et familial. Se réunir une fois dans l'année, partager un repas dans la bonne entente et la cordialité, offrir, enfin, un "présent", quelque chose qui fera "plaisir", et par là montrer à la personne qu'on la connaît, qu'on l'apprécie, et qu'on veut qu'elle se souvienne de nous... Se rappeler que la vie n'est pas éternelle, que ce repas est peut-être le dernier qu'on passe ensemble, et qu'il faut donc en profiter... Se dire que les jours ont fini de diminuer, que la lumière reviendra, bientôt... Pour moi, "noël", dans l'idéal, c'est ça. Mais, dans les faits, la distorsion est terrible : ce n'est plus qu'un jour dans l'année, où l'on offre des paquets dénués de signification, sans mettre un quelconque sens derrière son geste. On fait ça juste parce que "c'est la tradition, c'est comme ça qu'il faut faire"... Or, pour moi, chaque "tradition" a une charge symbolique forte... Si cela devient une obligation, à quoi bon continuer ?

    Du coup, je me suis demandé si j'aimais vraiment Noël. Dans mon entourage, c'est généralement assez tranché : il y a "Noël, ça craint" VS "Noël, c'est trop cool". Pour ma part, je ne supporte pas la mièvrerie et le mauvais goût lorsque ceux-ci tentent de s'imposer, d'accaparer les esprits, parés de leurs paillettes dorées (c'est en cela, par exemple, que je n'aime pas Disney...). Les chocolats de noël qui envahissent les supermarchés alors qu'Halloween n'est pas encore passé, désolée : je trouve ça vraiment de trop. De même que les IGNOBLES morceaux de musique que ces mêmes supermarchés diffusent en permanence dès la mi-novembre (du style : Vive le Vent avec un synthé pourri et une boîte à rythme... arglh !). Je ne parle même pas des publicités, autant de bourrages de crâne qui, comme de coutume, ne diffusent qu'un seul message : consomme, et tu seras heureux ! Et toutes ces lumières ! Comme si on ne dépensait pas assez d'énergie comme ça...

    Mais pourtant... avec cette nuit qui tombe trop tôt, l'angoisse pointe son nez dès 16h... alors, descendre sur le Cours Mir abeau, marcher le long des chalets et voir/entendre des gens, de la lumière et du bruit... savoir que, même à 20h, il y aura encore du monde, que les rues ne seront pas complètement désertes... que l'on n'est pas seul, perdu dans la Nuit... Même si tout ce vernis purement commercial m'écœure, même si la frénésie qu'on les gens à acheter, acheter, acheter me donne des frissons, même si en temps normal je ne suis pas fan des bains de foule, j'avoue qu'il y a quelque chose de rassurant dans ce mois de décembre. Au moins, je peux penser à autre chose qu'aux ténèbres grandissantes.

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité