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Llewella's home
23 juin 2008

Solstice

    Ça y est, c'est l'été. Il y a encore une semaine, je doutais que l'on puisse être vraiment en juin. En effet, l'an dernier, je me souviens avoir passé mes premiers examens au début du mois habillée en blanc (solution que le hobbit adopte en urgence lorsque les températures commencent à atteindre 30°), ruisselante de sueur dans une salle trop étroite pour 40 étudiants. Cette année, nous avons eu une fin de mai et un début de juin plutôt bizarres, alternant des phases où l'air était plus lourd que jamais (Aix n'est pas une cuvette pour rien) et d'autres où le ciel finissait par crever...
    J'ai moi-même dû reconnaître qu'il pouvait pleuvoir "pour de vrai" dans l'extrême-sud de la France, en particulier la fois où j'ai eu à marcher vingt minutes (pour aller à un foutu cours) sous la pluie qui allait crescendo. Rolah, plus jamais... J'ai eu tout bonnement l'impression que c'étaient des piscines qui se déversaient sur ma tête. Que la pluie voulait m'écraser de toutes ses forces, m'obliger à m'allonger sur le sol et me noyer. Je comptais les secondes qui séparaient la lumière du grondement sourd et les sentais diminuer, jusqu'à ce que les deux phénomènes n'explosent plus qu'en même temps, pas très loin de moi. A un moment, j'ai commencé à avoir peur: "Merde, et si je glisse dans toute cette boue et que je me foule une cheville ? Il n'y a personne dehors: il n'y a qu'une dingue comme moi pour braver les éléments dans l'espoir de ne pas arriver en retard en cours. Et si la foudre me rattrape ? Je suis fichue."
    Au final, il n'y a que ma paire de bottines qui est fichue. Je ne suis même pas tombée malade, alors que je suis restée trois heures dans cet amphi glacial, trempée jusqu'aux os, sans aucune source de chaleur, ne pouvant même pas prendre de notes vu que je foutais de l'eau partout. A la fin de la séance, je grelotais et claquais des dents tellement j'avais froid, hihi. En plus, le cours était nul.
    Sur la côte, nous avons eu des pluies beaucoup plus agréables, de celles qui font fuir les gens du coin alors qu'elles mouillent à peine les vêtements... J'ai ainsi pu, avec mon n'hôm, profiter de la forêt du coin lors d'une fin d'après-midi, sous le crachin; elle était vide de tout promeneur/touriste, et la terre dégageait l'odeur que j'affectionne tant, l'air l'humidité qu'il n'y a d'habitude qu'en automne. Je trouve le ciel gris tellement doux à côté du ciel d'été... Son bleu immense est agressif, presque insultant.

    Bref... Mais il fallait bien que l'été arrive pour de bon, et ici, il était clairement au rendez-vous. En deux jours, il a fait 26, puis 30°C. Et je sais que cela ne fera qu'empirer. L'été est donc enfin de retour, à la plus grande joie des touristes, des vacanciers et des accros au bronzage. C'est donc avec une joie immense que j'ai le plaisir d'accueillir une année de plus: les nuits courtes et chaudes passées à batailler avec les moustiques; les maux de crâne à cause de la chaleur; les maux de crâne à cause de la climatisation (là on se souvient que le hobbit est un être chiant et contradictoire); les jambes lourdes 7j/7; les longues journées à écouler sous le ventilateur; le crissement incessant des cigales; et j'en passe. Il n'y a que la nuit qui soit encore vivable (et encore, pas toujours).

    Pour célébrer cette venue de l'été, nous avions le choix, mon n'hôm et moi, d'aller passer du temps à la fête de la saint-Jean à Istres, qui prend la forme d'une petite-fête-médiévale-avec-des-elfes-dedans. Moi, j'aime, mon copain, non. Et comme nous étions le 21 juin, nous avons finalement pris la décision dans la semaine de rejoindre une amie à Aix pour faire la... fête de la "musique". D'habitude, ma fête de la musique se limite à aller voir mon copain jouer un concert dans une harmonie, voire traîner un peu autour ensuite, regarder un ou deux groupes puis rentrer dépités. C'était donc une grande première pour nous.
    Nous avons finalement passé la nuit la plus courte de l'année à Aix, mais pas à danser, boire et chanter. Non-non-non.
    Déjà, première surprise: le monde. Bon sang, je n'aurais jamais imaginé Aix aussi bondée de peuple; j'ai eu l'impression de me retrouver dans un immense supermarché, un jour de soldes qui tomberait la veille de Noël (là, on se dit que c'est pas mal d'avoir un copain grand: c'est plus facile à repérer). Et forcément, qui dit 'monde' dit 'grandes difficultés pour trouver un bar qui nous veut bien'. Après avoir tenté maintes enseignes, nous avons finalement terminé au bistrot de la place de la mairie. Le jus d'orange était très bon, mais j'aurais pu me passer des quelques moucherons bonus qui y flottaient gaiement. 
    Deuxième remarque: le son. Il y en a en gros trois sortes: le groupe de rock/métal qui a bien réglé le son (rare); le groupe de rock/métal qui a mal réglé le son; les coins *boum*boum*. Dans tous les cas, ça hurle dans tous les coins, la terre tremble où que tu te trouves, et quand tu crois avoir enfin la paix tu te rends compte qu'une fanfare brésilienne te fonce droit dessus. Quelque chose m'a drôlement impressionnée alors que nous nous approchions du centre-ville: nous étions encore loin, et il y avait déjà, pourtant, une pulsation énorme et sourde, tribale et effrénée. En nous rapprochant de la Rothonde, nous nous sommes rendus compte qu'il s'agissait de quelque chose qui ressemblait, dans mon imagination, à une mini-rave-party, avec des mini-teuffeurs (14/15 ans ?). Mais avec des flics dans le coin. Donc, même si la musique semble faite pour, pas d'ecsta. Le tout à une centaine de mètres d'un groupe de rock chrétien.
    Troisième chose: la propreté, toujours exemplaire dans Aix. On aurait dit que la ville n'avait pas prévu que leurs trois-quatre poubelles ne suffiraient pas... Du coup, les débris de verre, les cannettes et autres cochonneries jonchaient le sol d'une manière très naturelle.

    Après notre verre sans alcool à la brasserie que je vous ai déconseillée plus haut, nous sommes allés chez moi et nous avons discuté de choses et d'autres. Loin du chaos bruyant de la ville, de tous ces jeunes décadents et idiots qui croient s'amuser en se crevant les tympans et en fumant de l'herbe. Nous n'avons quitté ma tanière qu'à 4h30.
    Dehors, une vision apocalyptique nous attendait. La ville était encore vivante, mais pas avec les mêmes acteurs: cette fois-ci, c'étaient les machines, rugissantes, du nettoyage de la voirie, les voitures de flics et les derniers teuffeurs qui animaient le Cours. Les pavés étaient couverts d'ordures, surtout du verre brisé. Je sens que les éboueurs ont dû travaillé toute la nuit pour rendre les rues "praticables" par les touristes dès le lendemain matin..... Et je suppose qu'ils n'ont pas chômé, car la rue était vraiment dans un état désastreux. Rien que pour voir ça, cela valait le coup de rester jusqu'à 4h du matin.
    Nous avons regagné la voiture sans heurts. Puis notre lit. J'ai vainement tenté de lutter contre le sommeil durant le trajet, mais j'ai fini par sombrer au moins un quart d'heure. J'ai relevé les yeux juste à temps pour voir le ciel rougir, s'enflammer d'une aube naissante. Les rossignols piaillaient. Les cigales dormaient encore. Dodo.

...
    Tout ceci fut fort enrichissant (j'aime les nouvelles expériences), mais je crois que l'an prochain, la fête de la "musique", je la passerai à jouer à Guitar Heroe. Ou bien on ira au Parc Jourdan, s'ils y repassent de la musique classique.
    En attendant, vive la glandouille l'été et la canicule.

 

MidsummerEve

Edward Robert Hughes: Midsummer's Eve

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Commentaires
A
Nous c'était cinéma, quand on est sortis, mon homme m'a proposé d'aller faire un tour en ville (mais comme la fête de la musique ça ne m'intéresse plus) lorsque la ru fut envahie d'une nuée de poufs prépubères entre 15 et 17 ans, sous vêtements apparents, discussions hautement philosophique des gueules a donner envie d'aller au parlement rediscuter des lois sur l'euthanasie, puis des weshs qui se mettent sur la gueule, on a décidé d'aller faire un tour en forêt^^
B
...Et aussi, merci pour ton message. <br /> Et j'aime pas la chaleur ET la climatisation non plus. (<3 éventails et simples ventilos)
B
Hahaha, l'année dernière aussi j'ai testé Aix en musique. C'tte blague. Enfin, heureusement, à l'époque la Tresse et Ooo. bossaient encore à Samarkande et je m'étais régalée à les écouter-voir-siroter du thé menthe frais pour 1€ et même moins parce que je connaissais le patron. Mais au moment de partir, vouaip, j'avais eu peur, dans la ville. <br /> C'tte année donc j'étais sur mon balcon à écouter du Chet Baker en boucle + une bouteille de vin rouge, et j'avais même pas de moustiques. La classe totale (on oublie les cahiers de révisions qui jonchaient la terrasse). <br /> J'aime pas la fête de la musique dehors. Parce que c'est plus "fête de la gueulante"... ^^;
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