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Llewella's home
31 août 2007

Comme un air de rentrée

    Je profite de mes derniers jours de totale liberté (deux en tout si l'on ne compte pas aujourd'hui) pour larver et faire ce que je n'aurai plus la force d'accomplir les quinze jours qui suivront. On dirait bien que les vacances touchent à leur fin. On me dira : "Wow, tu dis ça le 31 août, tu es fichtrement perspicace !" En fait, ce n'est pas la date qui me fait dire ça, mais l'atmosphère qui règne partout. Les rues et les supermarchés se remplissent; les amis et la famille rentrent enfin, avec plein de photos à exhiber et de souvenirs à raconter. Comme si la ville avait décédé pendant deux longs mois et ne reprenait vie que maintenant. L'humain, c'est connu, préfère tenir la mort éloigné de lui*; aussi quitte-t-il ce centre sans vie qu'est la ville ou bien tente-t-il d'animer sa propre existence du mieux qu'il peut. En ce qui me concerne, j'ai, durant ces vacances, fait partie du noyau "mort". La très grande majorité des gens que je connais a soit travaillé (petits boulots, jobs d'été, révisions ou travail à temps plein), soit voyagé. Mais moi, je n'ai rien fait. On pourrait dire que mes vacances sont à placer sous le signe de l'attente, car je n'ai cessé d'attendre. J'ai attendu de voir mon médecin, pour que celle-ci me sorte diverses salades (assez indigestes). J'ai attendu que ma mère se charge d'organiser un voyage à Paris et un autre en Dordogne (résultat : je ne suis partie nulle part). J'ai attendu le moment propice pour repasser mon permis, c'est-à-dire faire débourser au moins 400€ à mes parents, me décourager une bonne fois pour toutes et le louper (troisième fois). J'ai attendu que mes insomnies et mon anxiété tarissent un peu. Chaque jour, j'ai attendu que le soir arrive, c'est-à-dire le moment où mon copain rentrerait, et la nuit j'attendais que le sommeil me gagne (généralement en vain).
    Au début des vacances, j'avais plein de projets en tête. J'étais pleine d'espoir. Puis j'ai passé mon été à me morfondre et à attendre. Je n'aime définitivement pas cette saison, et je crois ne jamais l'avoir autant détestée que cette année. Pourtant, je suis une grosse flemmarde, et en tant que grosse flemmarde, j'adore les vacances. Mais la vision du vide est suffisante pour me donner l'impression de suffoquer et laisser libre cours à mes angoisses.

    Il y a bien eu quelques temps forts, comme le salon des Trolls à Gémenos ou la médiévale à Brignoles. J'ai aussi fait 13 scéances de muscu-stepper, et j'ai même lu quelques livres (cinq ou six en tout... c'est maigre, mais c'est déjà ça, quand on voit dans quelle larvitude totale j'ai traîné). En vérité, je suis même partie moi aussi. Trois jours, dans les Alpes, pour voir mes grands-parents paternels. J'ai dû être avertie 48h à l'avance, alors que j'essayais de combiner un moment pour aller filer un coup de main à l'archéologue de Port-de-Bouc (encore un truc passé à la trappe, donc...). Chez nous, rendre visite à pépémémé n'est jamais de tout repos. Ce genre de journée est même franchement pénible : les disputes éclatent sans cesse, n'en finissent pas, et les méchancetés fusent. Généralement, nous ne montons qu'une journée. Cette fois-ci, pour une histoire de volets à repeindre, il avait été décidé que l'excursion durerait trois jours. Mon père m'assurait que cette fois, ça irait mieux, parce que d'habitude on est juste "de passage", et que là, on restait un peu plus... Bah, ça a pas loupé : trois jours, donc trois fois plus pénible. Bref... Heureusement, ma mère et moi avons dormi et pris nos petits dèj' à l'hôtel (mon frère et mon père : chez les grands-aprents). Enfin, "hôtel"... façon de parler, hum. Dormir dans la même pièce que quelqu'un ne me dérange pas plus que ça (tant que le quelqu'un en question ne ronfle pas, ne parle pas en dormant, ne se réveille pas en hurlant, n'est pas somnambule...). Que la pièce soit plutôt étroite n'est pas un problème non plus. Mais quand il s'agit d'aller aux chiottes devant le-dit quelqu'un, ouaip, là je suis un peu plus gênée. Car pas de séparation dans cette chambre, hormis un mince rideau de douche. Et le fait d'être réveillé tôt le matin par la radio du voisin à fond, c'était pas mal aussi (quoi, vous n'avez jamais rêvé d'être tiré du lit par les mots "délinquance", "violé" et "Sarkozaky" ??). Enfin, quand j'ai vu la chambre dans laquelle dormaient mon frangin et mon père, je me suis dit que j'avais de la chance : de vieux lits super étroits ; des lézardes larges de trois centimètres dans les murs ; une inclinaison du sol démente ; et puis, derrière la porte, le toit (c'était le grenier), avec d'énormes trous. Rappelons que, le soir, il faisait dans les 15°, et sûrement 12° la nuit.

Voici quelques photos de la chambre d'hôtel :

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    Cependant, en dépit de toutes les tensions familiales, il s'est produit une chose étrange : j'ai mieux dormir. Et j'étais moins fatiguée, aussi. Peut-être était-ce la fraîcheur du temps ; peut-être le calme ; peut-être le fait de changer d'air. Peut-être les trois à la fois. Peut-être aussi que la présence des montagnes m'a fait du bien : l'impression de force éternelle et inaltérable et la terrifiante tranquillité qui se dégagent de ce paysage ne peuvent laisser indifférents, surtout lorsque l'on est habitué à la grisaille de la ville. J'en ai pris quelques photos. J'aurais voulu en prendre plus, mais le temps m'en a empêchée (raaah, de la pluie, de la vraie, ça fait un bien fou ^^).

Voici un petit extrait :
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    Autre conséquence : j'étais contente de rentrer chez moi. Rentrer au bercail après une absence (même de trois jours) me fait toujours un drôle d'effet. Comme une nostalgie joyeuse. On a envie de dire "home sweet home"...

    A l'heure qu'il est, il me reste encore deux jours et demi pour préparer mon matos pour mon chantier de fouilles archéo (vouey, je vais fouiller du 3 au 15 septembre ; du néolithique avec des restes d'antiquité tardive dedans) mais aussi pour faire avancer mes recherches de solution pour un logement sur Aix. Car j'ai refait mes calculs et le plan du bus ne fonctionnera plus cette année, à moins d'arriver une demi-heure en retard au moins aux cours du matin, et de rentrer parfois à 21h chez moi. Ça serait faisable, mais crevant, et j'en ai marre de devoir courir partout. Je veux pouvoir me poser, avoir un vrai petit chez-moi. Pffff... et bien sûr, je n'ai réalisé tout ça que récemment. Ça signifie que mes parents vont encore devoir débourser des sous pour moi.

    Je suis une larve.

    Vivement les fouilles, que j'aie l'impression de me rendre utile.

*en temps normal je ne dirais pas ça, mais bon là, j'avais besoin de le sortir pour ma théorie ^^

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Commentaires
E
J'ai aussi pas mal culpabilisé cette année. Un an à payer mes études en Angleterre, alors que la bourse familiale est loin de pouvoir sourire. J'ai dû lutter cette année pour que ma mère déculpabilise de ne pas pouvoir me payer un appart sur aix. Mais je me dis que c'était un "mal" pour un bien. Les études, ça doit s'envisager comme un investissement de toute façon. Après, à moi de faire en sorte que cette année n'ait pas été une année pour rien, une année gaspillée. <br /> Quant à tes vacances, je comprends, l'année dernière, je n'ai rien fait non plus. Quelques missions ponctuelles de train, c'était tout. Alors cette sensation que l'on ne fait qu'attendre, je la connais bien. <br /> J'espère que ton chantier se passera bien. Tu vas pouvoir faire autre chose qu'attendre! <br /> Je t'embrasse. <br /> Bonne chance dans ta recherche de logement sur Aix! Et si jamais tu as un rdv tôt le matin ou tard le soir et que c'est plus pratique pour toi de partir de marseille (un bus toutes les 5/10 min, hein) fais moi signe, tu es la bienvenue chez nous! <br /> Bonne fouille!
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